Trouver une solution ou trouver un coupable. Et après ... 

Une alternative aux enquêtes traditionnelles

Par Guy Lacoursière M.Ps.
Psychologue du travail

J’ai expérimenté l’Indice de savoir vivre au travail (ISVT) dans différentes situations nécessitant une intervention dans un milieu à risque de harcèlement au travail. Pour ce faire, j’ai rencontré tous les employés concernés pour m’indiquer, à partir des énoncés de l’ISVT, les conduites néfastes qu’ils observent dans leur milieu de travail et qui se comporte ainsi.

Les réponses ont été compilées en vue de produire un portrait de la situation sous différents angles. On peut voir les conduites qui préoccupent le plus les gens. On peut apprécier le niveau de gravité de ces conduites (des incivilités jusqu’aux conduites néfastes). On peut savoir quels sont les employés que ça préoccupe le plus et ce qui les préoccupe davantage. À partir des graphiques produits, on peut présenter les résultats aux personnes concernées pour leur montrer la perception qu’ils ont de leur milieu de travail ou la perception que l’on a d’eux, selon le cas.

À partir du nom des personnes que l’on dit avoir ces conduites, on retrouve dans un tableau tous les commentaires les concernant, pour chacun des énoncés de l’ISVT. On peut alors observer, le cas échéant, certains comportements néfastes signalés par plusieurs personnes concernant cet individu. On peut comparer les commentaires pour identifier des témoignages qui se recoupent entre eux. On peut faire de même pour un groupe, par exemple la direction, les collègues, etc.

On a ainsi un portrait complet de la situation résumant les témoignages recueillis auprès des employés. Le tout, sous forme de graphiques et de tableaux qui facilitent l’analyse des témoignages recueillis. Cette approche a été expérimentée avec de petits et de grands groupes. Dans tous les cas, j’ai pu facilement identifier la nature des problèmes observés et intervenir sur les bonnes choses pour aider à leur résolution.

Au lieu de poser des questions ouvertes pour apprendre ce qui se passe, on amène tout le monde sur les mêmes sujets, à partir des énoncés de l’ISVT, sur lesquels ils ont des choses à dire. Je vais alors demander des précisions à la personne sur un énoncé retenu afin de valider sur quoi elle base cette allégation. Cette façon de faire démontre plusieurs avantages. Une entrevue structurée permet plus facilement de traiter toute l’information recueillie qu’une entrevue du type « Qu’as-tu à me dire? Je t’écoute ». Ça permet, d’une entrevue à l’autre, de corroborer certains faits en entendant les mêmes témoignages, suscités par un énoncé, à propos de certaines personnes.

L’expérience démontre que l’ISVT couvre l’essentiel des conduites à risque de harcèlement, de sorte que les gens n’ont pas ressenti le besoin de soulever d’autres points, bien qu’ils aient eu l’opportunité de le faire lors de l'entrevue.

J’ai tout lieu de croire que cette approche puisse, dans certains cas, être une alternative aux enquêtes en matière de harcèlement au travail. S’il y a des cas où l’on doit savoir s’il y a vraiment eu du harcèlement psychologique, il y en a d’autres où l’on doit savoir s’il y a un risque, ce qu’il représente, quelle en est la cause et comment il se manifeste. On peut alors découvrir la présence de harcèlement dans un milieu de travail, comme pour une enquête, et prendre les moyens pour que ça cesse, comme l’exige la Loi. En boni, on a une meilleure connaissance du milieu et des acteurs qui gravitent dans cet environnement. On a un portrait de la situation pour travailler sur des pistes d’amélioration ou pour faire des constats qui nécessitent des mesures appropriées.

Contactez-moi et dites comment vous rejoindre >>>

Page précédente